L’hydrogène est-il la solution miracle pour réduire les émissions ?
- Date
- février 17, 2022
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Si la question est de parvenir à un bilan carbone nul d’ici 2050, quelle est la réponse ? C’est un sujet dont discutent d’innombrables organisations, personnes et gouvernements depuis que les objectifs ont été fixés : comment pouvons-nous atteindre cet objectif rapidement et durablement ?
Pour beaucoup, la réponse est l’hydrogène. Avec ses vertus écologiques quasiment incontestées à ce stade, et des applications allant de la production d’énergie aux transports, sans oublier la possibilité de le produire de manière écologique, l’hydrogène semble être une évidence.
L'hydrogène se présente sous différentes formes : bleu, gris, rose et vert. L'hydrogène bleu est produit à partir de gaz naturel par reformage du méthane à la vapeur, l'hydrogène gris est un processus similaire au bleu, mais le CO2 n'est pas capturé. L'hydrogène rose est produit par électrolyse à partir de l'énergie nucléaire tandis que l'hydrogène vert est également produit par électrolyse mais à partir d'énergie renouvelable, ce qui en fait la méthode de production la plus écologique.
Rendre l'hydrogène viable nécessite des investissements, des partenariats et un engagement. Mais ce n'est pas si simple : où trouver chacun de ces éléments et comment mobiliser les bonnes institutions pour y parvenir ?
Il ne reste plus que huit ans avant 2030. Il faut donc agir de manière concertée, non seulement en termes de valeur des investissements, mais aussi de provenance de ces derniers. Nous n’atteindrons pas ces objectifs si nous ne travaillons pas en collaboration avec l’industrie, le monde universitaire et les institutions gouvernementales. Il est essentiel que cette approche soit menée par tous les partis si nous voulons vraiment parvenir à une énergie alternative qui soit non seulement durable mais aussi fiable. Selon McKinsey & Company, l’hydrogène est l’un des cinq groupes de technologies qui pourraient attirer 2 000 milliards de dollars de capitaux par an d’ici 2025 et réduire les émissions de CO2 jusqu’à 40 % d’ici 2050.
Hydrogen Europe, qui s’est engagé à promouvoir la neutralité carbone, affirme que nous ne pouvons pas atteindre cette neutralité sans hydrogène. La COP26 a vu l’hydrogène être discuté en profondeur comme une solution clé pour atteindre des objectifs critiques. L’UE a publié son Cadre pour la décarbonisation des marchés du gaz, axé sur le passage du gaz naturel fossile aux gaz renouvelables et à faible teneur en carbone, dont l’hydrogène. Ce cadre s’engage à réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 55 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990.
Pourquoi l'hydrogène est-il considéré comme le héros de la réduction des émissions de carbone ? La sécurité énergétique, la stabilité du réseau et la hausse des coûts de l'énergie sont des enjeux mondiaux. En Europe, le coût de l'énergie a augmenté de plus de 450 % en un an (Dutch Title Transfer Facility). À l'avenir, l'hydrogène peut fournir une option de production à faible coût, disponible partout et adaptée aux besoins de stabilité du réseau et à la demande des clients, ce qui exerce une pression sur le système pour fournir de l'énergie 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, 365 jours par an à tous les ménages qui le souhaitent.
Selon Reuters, seulement un cinquième de l’énergie mondiale provient de l’électricité, le reste dépendant fortement du charbon, du pétrole et du gaz. Si nous voulons vraiment passer à l’hydrogène comme option viable à grande échelle à l’échelle mondiale, nous avons besoin d’un système énergétique capable de s’adapter. Nous avons besoin d’infrastructures de production, de stockage et de transport qui permettent à l’utilisateur final de vivre une transition en douceur. L’hydrogène change fondamentalement la façon dont nous produisons de l’énergie et dont nous acheminons cette énergie vers les machines qui en ont besoin. La beauté de l’hydrogène est que nous pouvons le mélanger au gaz naturel et le faire circuler dans les infrastructures existantes avec quelques modifications. C’est quelque chose que nous pouvons faire aujourd’hui et, en fin de compte, c’est au cœur du programme de l’hydrogène, c’est une solution que nous pouvons mettre en œuvre dès aujourd’hui. Sans parler des économies de CO2 supplémentaires que nous pouvons réaliser en réutilisant les actifs existants, ce qui permet d’économiser sur la fabrication et le recyclage.
La transition vers la neutralité carbone est une évolution que nous devons tous entreprendre et qui, avec l'hydrogène comme moteur, semble de plus en plus possible.
Comme le dit Jorgo Chatzimarkakis, PDG d'Hydrogen Europe, « l'âge d'or de l'hydrogène commence aujourd'hui ».
Rédigé par Fabrizio Fabbri (vice-président exécutif, hémisphère Est) et Jennifer Gibson (directrice du marketing, hémisphère Est)